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1ère guerre mondiale

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE 1914 – 1918



INTRODUCTION :

En août 1914 commence une guerre que l'on avait imaginé courte et brutale : la Blitzkrieg (5 semaines à 2 mois).
En fait elle va durer 51 mois.
Par son ampleur, sa durée et ses conséquences, cette Grande Guerre a traumatisé les populations européennes.
En quelques semaines, le monde bascule dans la guerre et les bouleversements enEurope sont importants comme en Russie.


RAPPEL DES CAUSES :

En 1914, les grandes puissances appartiennent à des systèmes d'alliances antagonistes et les relations internationales sont tendues avec l'émergence de crises un peu partout : Balkans, politique coloniale, Weltpolitik de l'Allemagne.

Après l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914, l'Autriche-Hongrie lance un ultimatum à la Serbie.

Le refus des conditions sert de prétexte pour déclarer la guerre à la Serbie le 28juillet.

En une semaine, toute l'Europe entre en guerre par le jeu des alliances et par réflexe patriotique.


L’ÉCHEC DE LA GUERRE DE MOUVEMENT (1914 ) :

Les plans d'offensives rapides comme le plan allemand Schlieffen à l'ouest buttent sur une résistance plus vive que prévue.

Ainsi l'invasion allemande est stoppée du 6 au 13 septembre 1914 avec la bataille de la Marne menée par le général Joffre.

Une course à la mer est alors déclenchée, chaque camp cherchant à déborder son adversaire.

Puis, le front se fige de la mer du nord à la Suisse.

A l'est, malgré leur offensive, les russes sont battus à Tannenberg.

Plan Schlieffen :plan d'attaque conçu en 1905 par le chef d’État-Major de l'armée allemande, qui prévoit d'écraser en 6 semaines l'armée française en l'encerclant grâce à la traversée de la Belgique, neutre.


LA GUERRE DE POSITION (1915 – 1917 ) :

Aucun camp n'arrive à l'emporter militairement et les armées se font face enterrées dans plusieurs centaines de kilomètres de tranchées.

Les conditions y sont très dures mais la vie s'y organise peu à peu.

On trouve la force de tenir par un élan de patriotisme.

L'année 1915 est celle de l'échec des tentatives de diversion (Dardanelles…).

L'année 1916, celle de la grande bataille de Verdun (avec Pétain du côté français)

avec de très lourdes pertes et de la bataille de la Somme.

La guerre d'usure est un échec et les positions conquises sont vite reprises.

La guerre s'est étendu au reste du monde et les pays européens font appel à l'aide de leurs colonies.

La guerre devient totale avec l'essor de la guerre sous-marine et la bataille navale de Jutland en mai 1916.

L'année 1917, l'année trouble est marquée par des mutineries après des offensives meurtrières et inefficaces, l'entrée en guerre des États-Unis (avril) et la fin de la guerre à l'est (armistice en décembre 1917 puis paix de Brest-Litovsk en mars 1918).


LA GUERRE DE MOUVEMENT (1918 ) :

En 1918, la guerre de mouvement recommence et après 4 offensives allemandes, les alliés, sous la direction de Foch, reprennent le dessus lors de la deuxième bataille de la Marne.

L'Allemagne est touchée par des mouvements révolutionnaires et Guillaume II abdique alors le 9 novembre 1918.

L'armistice est signé à Rethondes le 11 novembre 1918.

Armistice : arrêt momentané des combats.


L'IMPLICATION DE NOMBREUX PAYS :

La guerre a lieu à l'est et à l'ouest.

Au total, 66 millions d'hommes sont mobilisés au cours de la guerre.

Les colonisés doivent quitter leur pays et s'adapter au climat et aux dures conditions de vie.

Des territoires sont occupés et les civils souffrent aussi des réquisitions et des indemnités à payer.

En 1915 a lieu le génocide des Arméniens : 1,5 millions de personnes sont massacrées.

Génocide : extermination complète de tout un peuple.


LA MOBILISATION :

les pays doivent fournir à l'armée des hommes mais aussi des armes et des munitions.

Les états mettent en place une économie de guerre en dirigeant l'économie, en s'organisant avec les industriels.

L'arrière s'organise et les femmes remplacent les hommes dans les usines et les champs.

Pour payer l'effort de la guerre, les états effectuent des prélèvements de plus en plus lourds (impôts), lancent des emprunts et font fonctionner la planche à billets.

La guerre s'enlise, les pertes sont lourdes et chaque famille connaît un deuil.

Il faut aussi mobiliser les esprits.

Pour cela, les états ont recours à la propagande qui s'appuie sur le patriotisme et passe par des affiches, des journaux et par l'école.

La censure est rétablie afin d'éviter la diffusion des revendications et des idées révolutionnaires.

Économie de guerre : organisation de la production nationale par l'état afin de

fournir des armes au front et de ravitailler les soldats et les populations civiles.

Les pays en conflit sont des pays qui ont connu une forte industrialisation.

De nouveaux moyens sont utilisés dans cette guerre.

L'armée se modernise et dispose de canons, de mortiers, de tanks, de lance flamme et de gaz…

Les avions servent pour les reconnaissances de terrain et les véhicules à l'acheminement de provisions.

De nouveaux produits voient le jour et la médecine fait des progrès.


LE BILAN HUMAIN :

Les pertes humaines sont considérables : 9 ou 10 millions de morts dont 95 % d'européens ; 4 millions de veuves ; 8 millions d'orphelins ; 6,5 millions d'invalides.

L'Europe est marquée aussi par le déficit des naissances.

Les conséquences démographiques pour les années à venir sont importantes.

Un lent déclin démographique et un vieillissement de la population s'amorce alors.


LE BILAN MATÉRIEL :

Les destructions sont concentrées dans les zones ou se sont déroulés les combats.

C'est la France qui est la plus touchée avec les régions agricoles et industrielles du nord détruites.

Le potentiel allemand est quand à lui intact.

Les pays connaissent aussi une crise économique.

Les états doivent rembourser leurs dettes, indemniser les victimes et reconstruire le pays.

L'après-guerre est une période d'inflation.

La guerre a modifié le rôle de l'état dans l'économie.


LE BILAN MORAL :

En France, les ruraux ont été particulièrement touchés.

La population est traumatisée et les valeurs traditionnelles sont remises en cause.

Des associations d'anciens combattants jouent un grand rôle dans


UNE PAIX FRAGILE :

Différents traités peu satisfaisants sont signés.

La conférence de paix à Paris en 1919 ne réunit que les vainqueurs ,qui eux-même, ont des visions différentes.

Wilson est attaché à ses 14 points de janvier 1918 et à la SDN, la société des nations afin d'éviter une nouvelle guerre.

Le sénat refusera la participation des États-Unis.

L'Allemagne n'accepte pas le Diktat de Versailles du 28 juin 1919.

Elle perd 1/7ème de son territoire, 1/10ème de sa population, elle est désarmée et doit payer de lourdes réparations.

Une nouvelle carte de l'Europe voit le jour : démantèlement de l'empire Austro-

Hongrois, reconstitution de la Pologne, création de la Yougoslavie, fin de l'empire

Ottoman…


LE DÉCLIN DE L'EUROPE :

L'Europe sort affaiblie du conflit alors que les pays neufs émergent.

L'Europe a dû s'approvisionner sur d'autres continents et a perdu plusieurs marchés.

De plus, des revendications voient le jour dans les colonies.

Les pays européens fragilisés se replient sur eux-mêmes et sur leur empire.

Ce sont les États-Unis qui sortent renforcés par la guerre en devenant les

créanciers de l'Europe et en détenant la moitié du stock d'or mondial.


LES RÉVOLUTIONS RUSSES :

Les russes enlisés dans la guerre se révoltent et renversent le régime tsariste.

Nicolas II qui avait déclaré la guerre à l'Allemagne n'a pas su organiser le pays.

Le mécontentement de la population augmente avec les défaites militaires, les

privations multiples et les lourdes pertes humaines.

En février 1917, les 5 jours de Petrograd mettent fin au règne de Nicolas II et un

gouvernement provisoire est mis en place, soutenu par le soviet, à condition

d'appliquer un programme de larges réformes démocratiques.

Il existe donc un double pouvoir.

Le gouvernement provisoire, avec le prince Lvov puis le socialiste modéré Kerenski, annonce l'élection d'une assemblée constituante.

Il veut éviter le désordre économique et social et désire gagner la guerre.

Parallèlement, des soviets naissent partout dans le pays et les mouvements sont récupérés par les partis révolutionnaires.

Alors que la situation se dégrade, que le gouvernement provisoire continue la

guerre et que les tensions sociales s'aggravent, le bolchévik Lénine, revenu d'exil, expose son programme dans les Thèses d'avril.

Les journées de juillet (tentative de putsch favorable aux bolchéviks) sont un échec et Lénine doit s'enfuir en Finlande.

Une nouvelle insurrection mieux organisée par Lénine et Trotski, président du soviet de Petrograd éclate le 24-25 octobre 1917.

Ce coup de force est accepté par le congrès des soviets et un gouvernement bolchevique, le conseil des commissaires du peuple présidé par Lénine promulgue 4

décrets :

  • sur la paix,
  • sur la terre,
  • sur le contrôle des ouvriers,
  • et sur l’égalité des peuples de Russie.

Après avoir négocié la paix avec les allemands, les bolcheviques doivent faire face à une guerre civile dans l'ensemble du pays.

Ils prennent alors de mesures radicales (dissolution de l'assemblée, interdiction des journaux d'opposition…) et instaurent la répression avec la Tcheka.

Ils envoient l'armée rouge, organisée par Trotski, face aux armées blanches contre-révolutionnaires et repoussent l'intervention étrangère.

Pour assurer sa sécurité, le régime bolchevique met en place le communisme de guerre : nationalisation des entreprises, réquisition des produits agricoles…

En 1921, la révolte des marins de Cronstadt est écrasée.

En 1922, c'est la naissance de l'URSS, union des républiques socialistes

soviétiques.

L'URSS est épuisée d'un point de vue démographique et économique (famine, révolte).

Les bolcheviques face à la situation catastrophique sont contraints d'adopter des

mesures plus libérales et instaurent une parenthèse dans les principes marxistes en instaurant la NEP, nouvelle politique économique, retour à un capitalisme limité pour un temps limité.

Lénine malade, un nouvel homme fort émerge : Staline est nommé secrétaire général du comité central en avril 1922.

Il regroupe très vite l'ensemble du pouvoir et peut s'imposer face à Troski, à la mort de Lénine en 1924.

Soviet : en russe, conseil.

Assemblée populaire composée généralement d'ouvriers, de paysans, de

soldats.

C'est au cours de la révolution russe de 1905 que sont apparus les premiers

soviets.

Parti bolchevique : ce parti crée en 1912 par Lénine est partisan d'une révolution

instaurant la dictature du prolétariat alors que les mencheviks sont plus modérés

et prônent une alliance avec la bourgeoisie.


L'EXPORTATION DE LA RÉVOLUTION :

Estimant que la IIième Internationale a été incapable de s'opposer à la guerre impérialiste, Lénine crée à Moscou la IIIième Internationale, le Komintern en

janvier 1919.

Elle a pour but de regrouper les communistes du monde entier et de favoriser la propagation de la révolution mondiale.

Mais les révolutions qui ont lieu en Europe au lendemain de la guerre sont des échecs.

En Allemagne, la révolution spartakiste est écrasée et les meneurs, Karl

Liebknecht et Rosa Luxemburg sont exécutés en janvier 1919.

En Hongrie, le mouvement de Béla Kum est aussi écrasé.


CONCLUSION :

La « Der des Ders » a profondément marqué l'Europe.

Les pays en sortent affaiblis et l'équilibre politique n'est pas assuré malgré la signature de traités de paix.

Le pouvoir économique a changé de main en faveur des États-Unis qui deviennent un centre financier concurrent de l'Angleterre.

Au lendemain de la guerre les pays européens doivent faire face aux


Un poilu



La vie dans les tranchées



La carte des alliances européennes au début du XX



La guerre de 1914 à 1917